Justice divine contre justice humaine
Par Hyveth Williams | Adventist Review
La Parole de Dieu renferme des vérités éternelles sur la justice divine, c’est-à-dire le traitement équitable et impartial que Dieu réserve à tous les hommes, corrélation nécessaire de sa sainteté ou de son excellence morale. Et puisque Dieu est infiniment et éternellement parfait, il doit être impartial dans ses jugements et toujours traiter ses créatures avec équité (Gen. 18:25).
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La justice divine, plus connue sous le nom de justice de Dieu, est l’attribut le plus important du Seigneur que nous devons contempler et comprendre. En tant qu’humains vivant en présence du péché, il est évident que la conduite rebelle, de la chaire au banc, produit un manque de respect pour la divinité et la culpabilité, ce qui entraîne un conflit avec l’humanité.
La justice de Dieu exige la liberté, la responsabilité, la restauration et la transformation et diffère de la justice sociale humaine. Une différence flagrante est démontrée par Jésus dans une parabole cachée dans Matthieu 18:21-25. Il s’agit d’un exemple dramatique de la justice divine par rapport à la justice humaine, où les deux sont comparées de manière astucieuse.
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Le récit de cette parabole, connue sous le nom du serviteur qui ne pardonne pas ou qui est injuste, devrait être considéré à juste titre comme une comparaison entre la justice divine et la justice humaine ; mais elle est aussi souvent décrite comme l’illustration par Jésus du véritable esprit de pardon. Lorsque Pierre l’a entendue, dans son rôle de porte-parole des disciples, il a pris l’initiative de l’améliorer en posant une question qui n’en était pas vraiment une : “Seigneur, combien de fois pardonnerai-je à mon frère ou à ma sœur qui a péché contre moi, jusqu’à sept fois ? (verset 21, NIV).1
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Parce que Pierre est généralement décrit comme quelqu’un dont le raisonnement était souvent obscurci par sa culture, ses coutumes ou sa propre idée de ce que signifiait être le Messie, il est souvent étiqueté comme quelqu’un qui parle sans filtres de bon sens. Mais nous devons beaucoup à la vivacité d’esprit de Pierre. Il est vrai qu’il s’est souvent mis le pied dans la bouche, pour ainsi dire, surtout lorsqu’il s’est empressé de parler de manière impétueuse. En fait, à une occasion, après avoir confronté Satan, Jésus a fortement réprimandé Pierre en lui disant : “Tu ne t’occupes pas de ce qui t’intéresse : “Tu ne t’occupes pas des choses de Dieu, mais de celles des hommes ” (Matt. 16:23, AMP).2
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Indépendamment de la spontanéité téméraire de Pierre, cependant, sans son empressement à se mettre en danger et à parler librement, nous n’aurions pas de leçons éternelles telles que celle de Matthieu 18:21-35. Car c’est à Pierre que revient le mérite de cette leçon éternelle, tirée de Jésus par une question que nous aurions tous voulu poser : “Seigneur, combien de fois pardonnerai-je à mon frère ou à ma sœur qui a péché contre moi ? Jusqu’à sept fois ?” (verset 21, NIV). (verset 21, NIV).
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Pierre a plus que doublé la pratique juive qui consiste à pardonner trois fois à quelqu’un pour un délit. Les anciens juifs suivaient rigoureusement cette règle basée sur leur interprétation d’Amos 2:6, où il est écrit : “Ainsi parle le Seigneur : ‘Pour trois transgressions d’Israël et pour quatre, je ne révoquerai pas le châtiment’ : “Les rabbins en ont déduit que la justice divine ne s’appliquait qu’à trois offenses, une seule à la fois, ni plus ni moins. À la quatrième, l’offenseur était sévèrement puni. Cette règle était un enseignement rabbinique auquel tous les Juifs de l’époque de Jésus devaient adhérer.
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Aussi, lorsque Pierre a proposé de pardonner sept fois, les autres disciples ont dû penser qu’il s’agissait d’un geste magnanime. Pierre avait multiplié par deux l’exigence rabbinique, puis en avait ajouté une autre pour faire bonne mesure. Mais Jésus a répondu de manière célèbre : “Je ne vous dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois” et, dans cette parabole, il a illustré la justice céleste par l’acte de pardon pratiqué par un roi compatissant, qui représentait Dieu, et un serviteur injuste, qui symbolisait les humains.
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Nous ne pourrions pas demander une différence plus vivante et distinctive entre la justice divine et la justice humaine que cette leçon. Jésus n’a pas dit ou voulu dire simplement 77 fois, mais plutôt 70 multipliées sept fois, soit 490 fois. Ainsi, il a clairement démontré qu’aucun nombre fini ne pourra jamais indiquer l’étendue insondable du pardon dans la justice divine et sa volonté de sauver l’humanité et de nous racheter du pouvoir, de la présence et de la pénalité du péché.
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Hyveth Williams est professeur au séminaire théologique adventiste du septième jour de l’université Andrews.